Alors pourquoi Katia ?
Du 23 juin au 7 juillet, Camille et Manon ont décidé de vivre avec les villageois de Katia. A travers un reportage, ces deux journalistes en herbe vont s'intéresser à la manière dont les projets de solidarité sont menés dans ce village.
L'idée de partir faire ce reportage à Katia est venue de Claudia, la présidente de l'association ASDAE en France, qui connaît très bien le village. Après avoir développé de nombreux projets dans cette localité du nord de la Côte d'Ivoire, située à 30 minutes de Korhogo, la jeune femme avait besoin d'un œil neuf.
C'est avec enthousiasme que Camille et Manon se sont lancées dans l'aventure. Dans à peine quatre mois, elles mettront les pieds pour la première fois à Katia. Pendant deux semaines, elles vont vivre avec les habitants afin de comprendre les spécificités des projets mis en place. Elles tenteront de comprendre la vision de la solidarité internationale développée par cette association franco-ivoirienne.
Une certaine idée de la solidarité internationale
Il ne suffit pas d'être pétri de bonnes intentions pour se rendre utile. Les projets de solidarité internationale s'appuient sur l'enthousiasme de personnes prêtes à donner de leur temps et de leur argent pour aider les autres, pourtant, l'humanitaire fait parfois plus de mal que de bien. Situation de dépendance, destruction des économies locales, transferts de compétences insuffisants, projets inadaptés aux besoins des populations... Les écueils sont nombreux. ASDAE tente de les éviter et de mener des projets réfléchis à Katia.
De la collaboration avant tout
ASDAE, qui signifie Association Solidaire de Développement Alternatif et Equitable, a été créée en 2011, par 5 jeunes auvergnats. Elle mène tous ses projets en étroite collaboration avec une association ivoirienne, Livr'raison.
Artisanat, éducation, développement durable ou encore agriculture familiale, les domaines sont variés mais la philosophie est toujours la même. L'implication des populations locales est primordiale. A chaque phase de la réalisation du projet, les habitants de Katia participent au même titre que les bénévoles. Ils s'impliquent dans la réalisation des projets bien sûr, mais sont également présents pour le diagnostic ou encore l'évaluation.
Autonomisation, le maître-mot
L'autonomisation des bénéficiaires et la durabilité économique, environnementale et sociale des projets est au cœur du travail d'ASDAE Livr'raison. "Il faut qu'il y ait de l'échange de compétences et une réciprocité entre les populations locales et l'association", raconte Claudia.
Soutien à la création d'un jardin maraîcher pour une coopérative de femmes, construction de latrines écologiques pour l'école de Katia, promotion de l'artisanat local... L'ensemble de ces actions sont réfléchies de façon à ce qu'ensemble elles créent un véritable système interdépendant, participant à l'autonomisation du village.
L'idée est de créer une dynamique locale de développement durable et équitable. "Ce reportage vise à promouvoir de nouvelles formes de développement et de montrer que la vision unilatérale d'assistanat des pays du Nord vers les pays du Sud n'est pas la solution, explique Claudia. C'est dans une démarche d'échange mutuel avec les populations locales que nous pourrons construire le monde de demain."